
ÉCOLE DU HAMEAU DE LA FAUTE.
Lettre des habitants de La Faute au préfet sollicitant la création d’une école.
Datée du 14 Mars 1878.
Nous soussignés, habitants du village de la Faute, commune de la Tranche, avons l’honneur de vous exposer ce qui suit. Notre village étant situé à 12 km du chef lieu de la commune, sans route de communication (on marche constamment sur un sable mouvant et brulant dans la saison des chaleurs) nous ne pouvons et ne pourrons jamais envoyer nos enfants aux écoles de notre commune pour lesquelles nous contribuons comme tous les autres habitants. C’est vrai que nous sommes moins éloignés de l’Aiguillon Sur Mer, mais nous sommes séparés par un bras de mer de 600 m dont la traversée expose journellement la vie et la santé des enfants de ceux qui ont la hardiesse de les y envoyer.
En effet cette traversée n’est pas toujours possible à cause du flux et du reflux de la mer et d’un banc de sable qui existe dans le milieu sur une longueur de 1800 m et une largeur de 200m de sorte qu’au moment du bas d’eau, tout passage est interdit pendant au moins 3 heures. Souvent, les ouragans, les mauvais temps augmentent encore le danger. Nos enfants sont obligés, quelque temps qu’il fasse d’attendre, de séjourner plus ou moins longtemps sur la grève espérant le moment favorable pour passer. Quelquefois on croit pouvoir passer et le bateau reste échoué sur le banc de sable et oblige d’attendre là avec les enfants qu’il porte que la marée montante qui n’est pas moins de 3 heures à arriver. Aussi nos enfants contractent ils des maladies graves, maladies dont plusieurs sont morts. Beaucoup de parents n’osent pas exposer leurs enfants à de tels dangers et sont forcés de les garder chez eux privés de toute instruction.
L'école sera crée pour la rentrée 1878 accéptée par l'inspecteur d'académie le 1er Août 1878.
Les Sables d’Olonne 16/06/1878
OBJET : Création d’une école de hameau
A l’école de la FAUTE
Courrier de l’inspecteur primaire à l’inspecteur d’académie de La ROCHE SUR YON
Monsieur l’inspecteur,
Conformément à l’invitation que vous m’avez adressée, je me suis transporté au village de LA FAUTE commune de la TRANCHE, pour examiner sur place un projet de création d’une école de hameau que les habitants de cette localité réclament depuis longtemps. J’ai l’honneur de vous soumettre mon avis à ce sujet.
Ce village d’une population de 130 habitants occupe le centre d’une étroite presqu’île formée par l’océan et par le LAY qui devient à ce point, situé presque à son embouchure, un véritable estuaire ayant au moins 600m de largeur à marée haute. Le chef lieu de la commune se trouve placé à 12kms. Deux chemins y conduisent, l’un qui longe la plage et qui n’est accessible qu’à marée haute, l’autre qui serpente dans les bois et les dunes de la côte. En raison de ces circonstances les enfants de LA FAUTE ne peuvent pas fréquenter les écoles de la commune .Pour ne pas rester priver d’instruction, ils se voient contraints de traverser soir et matin le bras de mer qui les sépare de l’AIGUILLON, mais le passage présente des dangers sérieux pour les enfants car il ne peut être effectué qu’à marée haute et très souvent surtout en hiver par une mer houleuse et un vent violent . Cette création me paraît donc complètement justifiée et elle présente un caractère d’urgence parfaitement accusé.
L’école projetée compterait environ 40 élèves des deux sexes. La direction pourra donc en être confiée à une institutrice voir à un maître adjoint. Mais une institutrice ne pourra ouvrir un cours d’adulte pour les jeunes gens. C’est pourquoi, il, me paraît préférable d’appeler à ce poste un jeune instituteur sauf à donner à une femme du village la direction des travaux de couture.
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Liste des enfants du village de LA FAUTE en âge de recevoir l’instruction (4 à 12 ans ) :
22 garçons , 24 filles , 11 familles .
La réponse sera favorable le 1er Août 1878 par une lettre du préfet à l’inspecteur d’académie.
De 1878 à 1883, l'instituteur sera Mr Pacaud et la maitresse de couture sa sœur.
Concernant l’école :
1883. Nous Préfet de la Vendée, vu l’article 1er §2 de la loi 1867 qui dispose que dans toute école mixte tenue par un instituteur, une femme nommée par le préfet, sur la proposition du maire est chargée de diriger les travaux à l’aiguille des filles.
Art 1. Mme Boisumeau est chargée de diriger les travaux à l’aiguille des filles qui fréquentent l’école mixte de la Faute commune de la Tranche.
(14 filles sont concernées)
Cette école était au niveau de la rue Pasteur actuelle sur une parcelle appartenant à Charles Chauveau dans le Havre de la Faute .
Bail à loyer de l'école 1879.
21 mai 1879, Mr Chauveau Charles , fermier demeurant aux Rouillères donne à loyer , pour cinq années consécutives qui commencent à courir le 24 juin prochain :
A la commune de la Tranche en la personne de Mr le Maire qui accepte :
« Une maison située au village de la Faute, commune de la Tranche, consistant en cinq chambres au rez de chaussée, sans étage avec toutes ses dépendances, cellier, écurie qui servira de hangar aux élèves, toit à cochon, petite laiterie, poulailler en planches, cour,jardinet, lieux d'aisances, pour servir la dite maison à loger l'instituteur et y recevoir ses élèves. »
Le bail est fait au prix de 250 Frs.
Le 12 juin 1883, il sera acheté une parcelle de terrain dans le "terrier des Chardons" ( l’emplacement actuel, parcelle 888) pour construire une nouvelle école et un logement pour les instituteurs.
En 1885, l'imposition de Chauveau Adèle comporte la mention « école de hameau ».
C'est l'école que l'on voit sur la photo des enfants en 1930.
Plan de la Faute en 1945. L'école est là , il n'y a pas la mairie qui sera construite en 1954.



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Plantation d'un arbre de la liberté dans la cours de l'école en 1945.
