
Digue des Indochinois
Reproduisant le précédent de la première guerre mondiale, au cours de laquelle 90.000 travailleurs et tirailleurs indochinois avaient été déplacés en métropole pour pallier la pénurie de main-d’œuvre ,le plan Mandel, du nom du ministre des Colonies, prévoyait en 1939 l'appoint de 300.000 travailleurs coloniaux à l'effort de guerre de la France . En avril 1940, 7.000 tirailleurs indochinois sur un total de 41.000 tirailleurs coloniaux étaient présents sous les drapeaux en France. En juin de la même année, près de 20.000 travailleurs indochinois envoyés en métropole furent affectés comme ouvriers non spécialisés (O.N.S.) dans les industries participant à la Défense nationale . La défaite de juin 1940 mit fin brutalement au déplacement de main-d’œuvre coloniale qu'il fallut alors rapatrier. En 1941, 5.000 travailleurs indochinois retournèrent au pays mais les 15.000 restant furent bloqués en France par suite de l'arrêt des liaisons maritimes. La désorganisation de l'après-guerre, les événements qui affectèrent l'Indochine française à la Libération, retardèrent encore le rapatriement de ces travailleurs requis. Celui-là ne prit fin qu'en 1952.
Ref : L.-K. Tran-Nu paru pour la première fois en 1989 dans le n° 10 (p. 5-21) du Bulletin du Centre d'histoire de la France contemporaine publié à l'Université de Nanterre.
Ce sont ces indochinois qui vont venir construire une digue en 1947 destinée à freiner le flux et le reflux de la mer dans l'anse de la Belle Henriette. Cette digue a été réalisée avec des éléments provenant du mur de l’Atlantique construit par les allemands.
Elle s'appelait au moment de sa construction en 1948, la digue des Vietnamiens. Ils sont allés chercher des poteaux en ciment qui étaient destinés à faire des "herissons tchèques" à la Tranche ou il y avait une cimenterie à l'entrée du port tenue par une Mme Hinss "qui se disait vendéenne" et qui fricotait avec la feld gendarmerie allemande qui était à la Savinière. Elle semble avoir été un agent double car elle se faisait conduire dans les environs de la Ville d'Angles vers "un pécheur"...
( Le conducteur de la charette était Mr Lavant André qui habite à l'Aiguillon. Il est né en 1928)
La digue n'a jamais été finie. Les éléments en béton ayant été posés, ils ont commencé à les recouvrir de sable. Le courant était trop fort et une barque s'est retournée. C'était le 4 Aout 1947. Il y a eu 6 morts et les travaux se sont interrompus.
Michel Brunet St Michel en l'Herm 19 ans
Henri Nicoleau St Michel en l'Herm 33 ans
Jules Poulailleau St Michel en l'Herm 31 ans
Eugène Laurier L'Aiguillon 63 ans
Alexandre Aujard L'Aiguillon 40 ans.
Eugène Dudit La Faute 47 ans.



